LYDIA TABARY PROJETS PROPOSES - Pour la salle de spectacles Quai des arts à ARGENTAN (61) - 2008
LYDIA TABARY PROJETS PROPOSES - Pour la salle de spectacles Quai des arts à ARGENTAN (61) - 2008
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Argentan 2008 - page 7
Projet pour la salle de spectacles Quai des arts à ARGENTAN (61) - 2008 - Architecture Patrick Mauger
Le projet architectural du Quai des arts, équipement culturel appelé à jouer un rôle important au sein de la ville, faisait référence à l’histoire industrielle du site et de la cité. Compte tenu de la dimension de la façade à traiter (600 m2), j’ai décidé de creuser certains axes de mon travail (la ligne, la grille et le reflet) en associant tracés géométriques et aléatoires pour animer par des réseaux et reflets, cette surface monumentale.
L’œuvre, en acier inoxydable ou en aluminium, pouvait s’intégrer à la peau de cette longue façade ou en constituer le voile animé. Il s’agissait d’un ensemble métallique couvrant toute sa surface et rappelant à la fois l’industrie ferroviaire (voies de chemin de fer) et l’activité dentellière (mailles du point d’Argentan).
Les voies de chemin de fer avec aiguillage (l’un des rails s’arrêtait au milieu du mur) étaient concrétisées par des modules linéaires courant d’une extrémité à l’autre de la façade. Les pylônes métalliques verticaux, qui constituaient l’armature support de la peau de métal conçue par l’architecte, pouvaient jouer le rôle de traverses des voies ferrées : ainsi, seules les lignes constituant les rails proprement dits restaient à ajouter.
Cet ensemble de lignes définissait des panneaux dont le fond (mur), composé de bandeaux métalliques, était recouvert d’une seconde peau en treillis d’acier au maillage irrégulier (tous les panneaux n’étaient pas identiques, mais pouvaient se retrouver en plusieurs exemplaires selon les effets recherchés). Les mailles de ces panneaux étaient toutes hexagonales (mais non géométriques), afin de rappeler l’élément qui distingue le point d’Argentan des autres points de dentelle à l’aiguille. L’intérêt de la maille irrégulière était le reflet, le miroitement de la lumière qui faisait vibrer la surface et lui conférait un caractère vivant. Ce tissage métallique rappelait aussi l’empierrement traditionnel des voies ferrées. Reliées, ces deux évocations faisaient un clin d’œil à l’histoire : le déclin de la dentelle à l’aiguille a débuté avec l’essor des dentelles mécaniques à l’époque où le tissu ferroviaire était en pleine expansion.
J’ai proposé deux formules : l’une composée de panneaux identiques sur toute la surface (E1) et l’autre (E2), qui accentuait la perception des rails avec l’introduction de panneaux pleins (plaques métalliques) recouvrant certaines traverses. Le choix était à débattre en fonction de l’esthétique souhaitée par l’architecte et le maître d’ouvrage, et des coûts de réalisation. L’orientation des voies ferrées était à définir, vers la ville ou vers l’extérieur : les deux sens étant visibles et lisibles, tout dépendait de la signification à privilégier. En outre, le projet évoquait avec légèreté l’idée qu’une salle de spectacles est un lieu de passage, de transit (voies), et d’expression vocale (autre voix) ou musicale (portée).
L'acier inoxydable (pérenne et sans danger) était là pour donner, par le jeu du réseau et des reflets, une facture vivante à l'ensemble. Emblème de la modernité de notre société, il garantissait aussi l’intégration harmonieuse de l’œuvre à la façade sur rue à laquelle il apportait luminosité, fluidité et sobriété dans le mouvement...de l’histoire.