LYDIA TABARY                                                                              PROJETS PROPOSES  -  Pour le lycée GALLIENI - TOULOUSE (31) - 2007

Projets proposés  2006 - 2009  - 9 pagesCP_-_Projets_proposes_2006-2009.html

Toulouse 2007 - page 6

Projet pour le lycée GALLIENI de TOULOUSE (31) – 2008 – Architecture Claude Vasconi


L’architecte Claude Vasconi qui dénonce le « mitage des campagnes » avait programmé le développement d’une végétation dense, tant en extérieur qu’en intérieur du lycée, faisant de celui-ci le « poumon vert » du quartier. Sensible à cette configuration de l’espace et, compte tenu du programme défini (prendre en compte la dominante « automobile » de l’enseignement dispensé), j’ai eu envie de travailler de façon minimaliste, sur la ligne et le reflet, plus que sur la transparence ; sur la forme significative plus que sur le sens symbolique.

Mon propos étant de parvenir à révéler des aspects de la vie qui échappent à nos perceptions immédiates, j’ai envisagé une œuvre en deux séquences complémentaires susceptibles de créer un lien entre intérieur et extérieur qui fasse sens, tant sur le plan formel que sur l’approche de l’automobile et du transport : je souhaitais susciter une vision paradoxale de ces deux éléments.



Séquence 1 : Le monde d’aujourd’hui est un univers de réseaux de communication. Cette communication passe par de multiples supports dont les plus tangibles et encombrants sont les réseaux routiers et autoroutiers. Ceux-ci se multiplient et se densifient au fil des années, souvent au détriment de divers équilibres naturels (eau, végétation, faune). Ces préjudices, liés à des impératifs dits économiques, portent atteinte à notre qualité de vie, mais également à la cohérence de notre perception du monde qui s’appauvrit. La vitesse condense l’espace et raccourcit le temps au point que nous regardons davantage les minutes qui séparent un point d’un autre que les espèces naturelles qui se développent dans l’entre-deux.


Mon intention était de replacer le circuit routier (sous diverses formes) à l’intérieur de l’établissement, en le figurant de façon précise, mais en l’enrichissant au maximum afin qu’il ne puisse exister sans refléter l’autour, le dessous, et notamment la végétation qui devrait prendre place dans la « Galleria ». Il s’agissait de plusieurs tracés sinusoïdaux évoquant routes, autoroutes voire circuits, en verre coloré et argenté (argenture au dos du verre) apte à refléter les plantes, les lumières et la circulation des personnes dans cet espace. En tenant compte de la fonctionnalité de la galerie et de la disposition des plafonds, ces  tracés devaient être plus ou moins longs ou larges, et l’ensemble plus ou moins morcelé pour qu’un rythme et une signification s’en dégagent. Ces tracés de verre, dont le nombre, la forme, les dimensions et couleurs étaient en rapport avec les partis architecturaux, auraient été protégés par un verre feuilleté et trempé assurant aussi la sécurité des personnes (voir esquisse 1).



Séquence 2 : L’automobile est  un véhicule permettant de se déplacer en demeurant dans un espace clos (un nid), souvent personnalisé, où chacun peut s’abriter et se livrer à des projections intimes. Il s’agit d’un matériel que l’on s’approprie aisément et qui participe de notre univers individuel.


Mon intention était de replacer le véhicule en extérieur et de le dénuder au maximum pour qu’il apparaisse comme une coquille. J’envisageais un contour qui en aurait défini les limites et donc la forme, mais qui aurait été discontinu et jamais visible en totalité, sauf à survoler les cours du lycée. L’extérieur pouvait ainsi pénétrer l’habitacle, et le lieu, d’intime, s’ouvrir au monde. Train arrière et train avant auraient été séparés par l’allée centrale, confluent de toutes les rencontres et centre d’orientation vers l’entrée ou la sortie, avec un lien ténu entre les deux. La voiture en trois morceaux (dont un, non identifiable, traversant l’allée) renvoyait aussi à l’idée que le matériel en question, loin d’être pérenne, peut s’abîmer, se disloquer, accidentellement ou par usure. Cette représentation écartelée d’une unité originelle sapée par le travail du hasard ou du temps, pouvait rappeler que la formation dispensée au lycée intègre les dimensions entretien, maintenance et réparation.


Sur le plan technique, souhaitant un matériau résistant, pérenne, sans danger, non uniforme et réfléchissant fortement la lumière naturelle comme la lumière artificielle, je m’étais rapprochée d’entreprises émaillant des plaques de lave. Ce matériau pouvait être enchâssé dans des plaques métalliques elles-mêmes insérées dans des blocs de béton. Des recherches de couleurs et de texture (aspect) devaient être engagées pour obtenir les résultats souhaités.


Lydia Tabary