LYDIA TABARY                                                                                         PROJETS PROPOSES  - Pour la salle Mac Orlan - BREST (29) - 2008

Projets proposés  2006 - 2009  - 9 pagesCP_-_Projets_proposes_2006-2009.html

Brest 2008 - page 4

Projet pour la Salle MAC ORLAN à BREST (29) - 2008 - Architecture Michel Quéré


Le projet de réhabilitation de cet équipement culturel au passé notoire tenait compte des lignes de force de l’ancien bâtiment et des bâtiments voisins, comme de l’histoire et de la vocation du lieu.

En examinant le bâtiment ancien j’ai pensé qu’il était préférable de travailler sur la ligne et le reflet, plus que sur la transparence ; sur la forme immédiatement signifiante plus que sur le sens symbolique.


J’ai donc imaginé une œuvre en trois parties qui épouserait la forme convexe de la façade, au-dessus des baies existantes. Il s’agissait de panneaux en acier inoxydable traité de diverses manières. Le panneau central était poli miroir afin de réfléchir la lumière naturelle et l'environnement, voire le ciel. Les panneaux latéraux étaient plus mats, gris et blanc : la partie grise en inox gravé, et la partie blanche, en inox microbillé fin et coloré. Il était aussi possible de traiter cette dernière en recourant à de l’émail sur métal ou à du verre blanc opaline.



L'ensemble proposé évoquait le lien entre passé et avenir. Les panneaux latéraux rappelaient la forme originelle de l'ancienne porte du Conquet (l’une des portes historiques de la ville) et faisaient référence à l'adresse de la salle (rue de la porte). On pouvait également discerner dans cet ensemble tripartite, le rappel de l’histoire particulière du lieu, marquée par trois dénominations successives (Le Paris, l'Atalante et le Mac Orlan).


Mais il traitait aussi de façon manifeste et primordiale, du rapport entre l'intérieur (lumière blanche ou or émanant des portes latérales, rappelant le spectacle, le cinéma, la scène) et l'extérieur (réflexion du panneau central : environnement, culture, espace public). Les jeux de lumière et les reflets, suggérant la présence conjointe du dedans et du dehors, exprimaient ainsi l'idée que le rôle culturel traditionnel de la structure, et le dialogue permanent entre le public du quartier (reflété) et les activités du Mac Orlan (d’où la lumière semblait émaner), étaient appelés à se maintenir (continuité) tout en prenant une autre dimension par l'accueil de manifestations plus diversifiées en rapport avec l’évolution des pratiques artistiques.


L'inox était là pour donner, par le jeu des reflets, une facture moderne et vivante à l'ensemble. Symbole de la modernité de notre société, il garantissait aussi l’intégration harmonieuse de l’œuvre à la façade : les trois composantes de l'œuvre se situant dans le prolongement des ouvertures inférieures, créaient un lien entre celles-ci et le dôme du bâtiment (forme arrondie en acier inoxydable), et accentuaient la verticalité et l'envol de la façade. Leur luminosité, leur fluidité et la sobriété de leurs lignes comme la simplicité de la représentation, mettaient en valeur la qualité architecturale du projet de réhabilitation de ce lieu emblématique de la culture brestoise.