LYDIA TABARY                                                                  PROJETS PROPOSES  - Pour le Centre multiculturel Dagron à AUNEAU (28) - 2007

Projets proposés  2006 - 2009  - 9 pagesCP_-_Projets_proposes_2006-2009.html

PROJET pour le Centre multiculturel Dagron à Auneau (28) – 2007 - Architecture Patrick Mauger


Le projet architectural inspiré de l’ancienne Halle conférant à la façade principale une dimension intemporelle, j’ai orienté ma réflexion sur un triple lien : intérieur et extérieur, passé et avenir, culture et pratiques individuelles et collectives.

L’œuvre devant être accessible au plus large public et ses supports étant pré-définis, j’ai opté pour une figure simple et symbolique : un grand arbre déployé qui pouvait servir l’architecture comme mon propos.

En matière architecturale, l’arbre renforçait l’envol de la façade et celle-ci accentuait en retour sa force symbolique. En outre, le traitement des vitres de façade pouvait permettre de filtrer la vue et la lumière, apportant ainsi un confort supplémentaire aux usagers d’une salle de lecture peu intime sans cette intervention.

L’arbre, un grand chêne blanc, déployait sa ramure sur la façade vitrée et ses racines sur la partie du parvis située à gauche de l’entrée principale du bâtiment.

Sur le plan technique, le dessin de l’arbre pouvait être réalisé sur l’une des faces internes du double vitrage (protection de l’œuvre), avant leur pose in situ, par un dépolissage au jet de sable ou à l’acide. Une autre esquisse présentait une arborescence composée de lames de métal insérées dans le double vitrage. Cette formule rappelait davantage l’architecture de l’ancienne Halle mais n’apportait pas de confort visuel aux usagers, et en raison de l’apparence fine, sèche et sombre de l’arbre, elle valorisait moins le lieu.

Les racines étalées sur le parvis pouvaient être réalisées, selon les options 1 ou 2, soit en pierre blanche (marbre) soit en schiste ou en lave, ou encore en béton coloré et brossé.

Le choix de l’arbre était en relation avec sa puissance symbolique. Dans toutes les sociétés, en raison de sa verticalité, il représente l’être humain. Il évoque aussi, par son ancrage au sol, sa lenteur à pousser et la structure circulaire du duramen, l’idée du temps et des couches accumulées de vies et de savoir. La métaphore de l’arbre, reliant le passé et l’avenir, l’intérieur et l’extérieur, l’individu et la communauté culturelle, était soulignée dans ma proposition par la double perception qu’offrait l’ensemble de l’arborescence : l’arbre, morcelé par les structures métalliques support des baies vitrées, semblait pousser à l’intérieur de l’établissement, tandis que ses racines s’étendaient à l’extérieur. Le tronc et ses ramifications à l’intérieur renvoyaient ainsi à l’homme en construction, en devenir, en recherche de lui-même, alors que ses racines, sur le parvis (dans la rue), représentaient le passé, les attaches, la mémoire collective, la culture, l’Histoire. Enfin, emblème de l’espèce humaine sans distinction ethnique et sans opposition générationnelle, sa figure fédère les énergies collectives autour de l’idée d’une nature à la fois protectrice (frondaison/abri) et à sauvegarder.

Auneau 2007 - page 3